Bain de sang

Sang, aussi sanc au 10siècle, vient du latin sanguis « sang qui coule dans le corps », par opposition à cruor « sang répandu hors du corps » qui formera cruel et cruauté.

Le mot désigne le liquide organique rouge cheminant par les artères et les veines du corps humain et dans celui de nombreux animaux et qui y entretient la vie : prise de sang, don de sang, banque de sang, caillot de sang, sang menstruel, cracher du sang, pisser le sang. Ce qui est opposé à l’esprit : de chair et de sang.

Sa couleur participe, par métaphore, à la symbolique générale du rouge : sang des coquelicots, sang du raisin, pierre de sang, l’hématite. Sa fluidité, au caractère essentiel de la vie : « Le cocher lui indiqua triomphalement le Corso (…) était-ce donc là le cœur de la ville, la promenade célébrée, la voie vivante où affluait tout le sang de Rome » (Émile Zola, Les trois villes – Rome, 1896).

Véhicule des passions par son aspect vital et stimulant : sang frais, sang neuf, « éléments nouveaux, plus jeunes », avoir le sang chaud, « être ardent ou irascible », fouetter le sang, « renforcer, procurer de l’énergie », glacer le sang, « causer ou ressentir de l’effroi », avoir du sang dans les veines, « être énergique courageux », et son contraire avoir du sang de navet, se payer une pinte de bon sang, « s’amuser », suer sang et eau, « faire de gros efforts », se faire un sang d’encre, « se tourmenter », se ronger les sangs,« s’inquiéter terriblement », pleurer des larmes de sang, « verser des larmes particulièrement amères », mordre jusqu’au sang, jusqu’à ce que la peau du mordu ou la mâchoire du mordeur cède.

Il qualifie le sang versé tel qu’il peut s’écouler pour des raisons pathologiques ou traumatiques : effusion de sang, couvert de sang, avide de sang, bain de sang, crime de sang, « homicide », mettre à feu et à sang, « saccager en brûlant et en massacrant un pays et ses habitants », payer de son sang, « payer de sa vie ». Particulièrement, à propos du sang sacrificiel : sang des martyrs, et celui du Christ, le Précieux Sang, répandu à sa flagellation, au couronnement d’épines et à sa crucifixion; lequel, au 17siècle, sera changé en vin, le sang de l’Agneau, bu par le prêtre à l’Eucharistie.

Le mot, traditionnellement mais erronément, est considéré comme porteur de caractères héréditaires et raciaux :princes de sang, frères de sang, liens du sang, droit du sang, sang-mêlé. Valeur mieux rendue chez les animaux: pur-sang, cheval de race. Il est aussi transcrit dans les livres de recettes : canard au sang; notamment dans la fabrication du boudin, produit à base de sang de porc, farine de sang. Aliments à consommer avec modération.

 

Devoir

Le mot sang a fourni des dérivés apparentés : sanglant, sanguinaire, sanguinolent et d’autres moins évidents. Trouvez-en cinq d’après leur définition.

Union entre des personnes issues d’une manière plus ou moins directe d’un même parent. Con _ _ _ _ _ _ _

 

Qui a perdu beaucoup de sang, très pâle. Exs _ _ _ _ _

 

Écoulement de sang. Sai _ _ _ _ _ _ _

 

Boisson préparée avec du vin sucré dans lequel on a fait macérer des fruits. San _ _ _ _

 

Ver d’eau annélide muni de deux ventouses. San _ _ _ _

 

Réponse

 

Union entre des personnes issues d’une manière plus ou moins directe d’un même parent. Consanguin

 

Qui a perdu beaucoup de sang, très pâle. Exsangue

 

Écoulement de sang. Saignement

 

Boisson préparée avec du vin sucré dans lequel on a fait macérer des fruits. Sangria

 

Ver d’eau annélide muni de deux ventouses. Sangsue

 

 

Sangria, par analogie de couleur, reprend au 20siècle l’espagnol sangria issu de sangre, « sang » dans cette langue.

Sangsue, littéralement « suce-sang », ver utilisé autrefois pour les saignées locales.